Depuis toute petite, je rêve de voyage, d’évasion et d’aventure.
Mon départ au Canada, je l’ai souhaité, pensé, imaginé pendant très longtemps!

Pourquoi le Canada ?

Tout d’abord, je souhaitais partir loin de la France et parler Anglais. Un voyage en Angleterre ne me faisait pas rêver. Je voulais partir et ne plus revenir, ne pas pouvoir rentrer un week-end juste sous prétexte que j’en avais besoin.

Ensuite, il fallait que je puisse y travailler et hors de l’Europe, je me suis aperçue que cela allait être un peu plus compliqué que ce que j’espérais.

J’ai découvert le PVT (permis vacances-travail) en tapant sur Google « travailler à l’étranger ». Merci à jeune-a-l-etranger.com ou j’ai pu trouver toutes les informations dont j’avais besoin.
Trois choix s’offraient à moi :

  • La Nouvelle-Zélande, pour boire des bières avec des Maoris faisant 3 fois ma taille.
  • L’Australie, le pays des kangourous
  • Le Canada, tabarnak !

Alala, les clichés ont la vie dure.

Mon copain et moi avons choisi le Canada d’un commun accord. Il ne souhaitait pas un pays chaud (bye bye l’Australie) et le Canada m’attirait beaucoup

.

Quelles démarches / formalités pour obtenir le PVT au Canada ?

  • S’assurer d’avoir entre 18 et 35ans (30ans pour nos amis Belges)
  • Passeport biométrique en cours de validité
  • Avoir un minimum de 2500$ Canadiens sur un compte bancaire (ou l’équivalent en €)
  • Ne pas avoir déjà bénéficié d’un PVT au Canada
  • Souscrire à une assurance maladie / hospitalisation / rapatriement pour la durée du séjour
  • Avoir un casier judiciaire vierge
  • Et le plus difficile, décrocher une place pour le PVT

 

Le quota était de 7250 places pour plus de 80 000 demandes.

Wouah, quand nous avons appris ça, je me suis décomposée. Et comment se fait la sélection ? Premier arrivé, premier servi !

Nous étions tombés la première année ou l’inscription se faisait en ligne et non par courrier. Il fallait donc se préinscrire, renseigner toutes les informations nécessaires et le jour J, à une certaine heure, il fallait se connecter, cocher la case « PVT Canada » et valider.

Il y avait trois rounds. C’est-à-dire que le quota était divisé en 3 dates.

Tous les sites et forums en lien avec le PVT au Canada annonçaient un nombre record de participants et conseillaient de se tenir prêt à l’heure précise d’ouverture pour avoir une chance de l’obtenir.

 

Le 1er février à 15h55, mon cœur battait la chamade. Les demandes allaient ouvrir dans 5 minutes. Je suis au boulot et mon copain s’occupe de l’inscription avec son frère. Un ordinateur pour son compte, un ordinateur pour le mien afin de s’assurer de faire partie des premiers tous les deux.

 

15h56, j’appelle mon copain :

 

« – C’est bon vous êtes prêts ?

 

– Oui, on est prêt. Je t’appelle dès que j’ai des news. »

 

Un mail devait nous être envoyé quelques minutes après pour nous confirmer ou non notre place.

 

15h57, je n’en peux plus, toutes mes collègues attendent avec moi une réponse, un appel de mon chéri qui m’annoncerait la bonne nouvelle.

 

15h58, j’ai besoin de boire de l’eau!

 

15h59, mon corps baigne dans une piscine d’adrénaline.

 

16h, ça y est, l’accès doit être ouvert.

 

Les minutes qui ont suivi font parties des plus longues de ma vie. Je le voulais tellement ce visa. C’était une carte pour la liberté, un deuxième souffle pour moi.

Malheureusement, aucun de nous deux l’avons eu ce coup-ci…

 

« – Mais comment c’est possible ? Tu y étais à 15h55 pourtant ?

 

– Oui, mais tellement qu’il y avait du monde, le serveur a beugué, ça m’a déconnecté et impossible de nous reconnecter. Je suis arrivé à nous inscrire vers 16h10 et il était déjà trop tard. Il nous reste encore 2 rounds. On retentera notre chance au prochain, dans une semaine. »

 

C’est à ce moment-là que je me suis rendue compte, qu’obtenir un visa et surtout à deux relèverait d’un miracle. Parce que bien sûr, n’étant pas marié, ni pacsé, si l’un de nous deux l’obtiendrait, il ne pouvait pas sponsoriser l’autre.

 

« – Et si tu l’as et pas moi, tu veux quand même partir ?

 

– Mais non mon cœur, on reste ensemble quoi qu’il arrive et si ça ne marche pas, on retentera l’année prochaine. »

 

Le pessimisme était en train de me gagner et je commençais à baisser les bras.

 

« – On est plus de 80 000 participants pour seulement 7250 places. C’est de la loterie !

 

– On va avoir une place, je le sens, ai confiance et garde espoir. »

 

Nous voici une semaine après, le 2nd round est là. Je suis toujours au travail et Mathieu s’en occupe toujours avec son frère. Je suis beaucoup moins euphorique. J’ai une boule au ventre. Je m’occupe au boulot pour penser à autre chose. Je vais voir mes patients, qui eux m’apaisent. La vie est si dure parfois. Qu’elle force ils ont pour garder espoir malgré la maladie.

 

16h45, toujours pas d’appels. Ça doit être fichu aussi non j’aurais déjà reçu un coup de fil.

 

17h20, un appel en absence de Mathieu. Je rappelle.

 

« – Bon, on a une bonne et une mauvaise nouvelle.

 

– Commence par la bonne, j’en ai marre des mauvaises.

 

– Ok… bin, je l’ai eu.

 

– Sérieux ? »

 

Mon cœur commence à se réactiver, et mon espoir à renaitre.

 

« – Par contre toi, tu es sur liste d’attente, j’attends la réponse. »

 

1 sur 2 c’est déjà mieux que rien. Et puis je suis sur liste d’attente, on peut encore espérer.

 

« – Je vais sortir ce soir avec une copine pour souffler un peu. C’est vendredi et je ne travaille pas demain.

 

– Oui, tu as raison, profite. Et puis je t’appelle si j’ai des nouvelles.

 

« 22h30, toujours pas de nouvelles. C’est fichu!

 

23h40, je suis dans un bar. Je bois un verre de Tariquet, mon téléphone sonne. Il y a beaucoup de bruit, de la musique. Ça doit être mon copain qui veut savoir si tout va bien.

 

« – Mon cœur ?

 

– Oui, désolée, il y a beaucoup de bruit, je ne t’entends pas très bien.

 

– Ok, tu m’entends la ?

 

– Oui

 

– Mon bébé, prépare tes valises car on part au canada !!

 

– Quoi, c’est vrai ? »

 

Mes larmes commencent à couler sans que je puisse les contrôler.

 

« Oui, c’est vrai. Tu l’as eu aussi ! »

 

CHAMPAGNE !!!

 

La vie, qu’elle aventure émotionnelle ! Nous avons croisé par la suite tellement de personnes n’ayant pas eu ce visa que c’était vraiment un miracle de l’avoir eu tous les deux.

 

Au fond, Mathieu avait raison, nous l’avons eu tous les deux.

 

Cette expérience est gravée en moi, comme une vieille leçon qu’on n’oublierait jamais. Comme 5 * 5 = 25 , dorénavant, oublie toutes les raisons pour lesquelles ça ne fonctionnera pas et crois en la seule raison pour laquelle cela fonctionnera.

 

Ce soir-là, nous avons fait la fête jusqu’à point d’heure.

 

Je me sens libre et légère.

 

Libre comme l’air.

 

Légère comme une plume.

 

Je crois que j’ai un peu trop bu. Il est 6h30 du matin, le temps de rentrer !

 

2 Commentaires

  1. Sandrine

    Super article ! J’aimerais beaucoup partir au Canada aussi.

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  2. Eugénie

    Merci Sandrine 🙂
    Oui, le Canada est un pays magnifique. je te souhaite d’y aller un jour !

    Réponse

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